Kelly Bado


Winnipeg, Man.

L’auteure-compositrice-interprète a fait sa marque dès 2013 en étant primée au gala Chant’Ouest, où elle a aussi reçu le prix SOCAN pour sa chanson « Africa », née d’un sentiment de révolte face à la dilapidation du patrimoine africain et au manque d’intérêt accordé à ce dernier. Cette victoire lui a permis de participer au Festival international de la chanson de Granby en 2014, où elle s’est taillé une place en finale. La Winnipégoise a lancé son premier mini-album en 2016. Entre deux lui a d’ailleurs valu une nomination dans la catégorie du meilleur mini-album au Gala des prix Trille Or 2017.

Winnipeg Toronto 2,225 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

Photoreportage

Adoption réciproque


Kelly Bado nous fait découvrir son nouveau chez soi, Winnipeg. Notre itinéraire commence où le Canada lui a officiellement ouvert ses portes avant de nous conduire à l’un des sites les plus pittoresques de la ville ainsi qu’à la célèbre scène The Cube, que Kelly foule de nouveau cet été. On termine notre périple chez celle qui appose sa griffe sur ses costumes ainsi qu’au Musée canadien pour les droits de la personne.

Citoyenne du monde

Jean-Étienne Sheehy

Parmi la nouvelle vague d’artistes originaires de l’Ouest canadien, Kelly Bado se démarque en infusant les clins d’œil à la Côte d’Ivoire, son pays d’origine, dans la tradition chansonnière et folk franco-manitobaine, avec délicatesse et justesse. Le mini-album de l’auteure-compositrice-interprète, Entre deux, ne peut donc pas porter de meilleur nom. Une nuance s’impose; cette dualité a beau exister, mais il ne s’agit pas d’une zone grise, car Bado impose son identité avec confiance et efficacité. Cela ne sert toutefois pas d’obstacle à l’accessibilité de ses musiques, mais plutôt de guide bien rodé afin d’élargir son créneau musical. Elle s’intéresse à la pop sur « On n’a pas fini d’aimer » ou au folk sur « Contes de fées ». Elle s’approprie toutefois ces éléments avec aisance. À preuve, le refrain de « Si l’amour n’existait pas » est un redoutable ver d’oreille. Bado n’hésite pas à évoquer son continent natal, sous son regard d’auteure, comme en témoigne la nostalgie de « Africa », dont le point d’orgue est le métissage et l’authenticité infusée dans le refrain. Cet efficace hommage, en guise de rappel à ses origines, se veut un chant d’espoir et de fierté, même si les constats ne se font pas par l’entremise de lunettes roses. En ouvrant une porte sans détour sur cette thématique, elle arrive à l’insérer de manière récurrente dans sa démarche en évitant la redite. Par exemple, si elle rappelle venir d’un pays lointain sur « J’y retournerai », Bado y va avec franchise; la nostalgie existe et elle garde en tête « la mélodie du retour ». Le passé de Bado lui sert d’inspiration à l’écrit, même si celui-ci n’est pas que géographique. Les constats vers le passé sont parfois lourds; les contes de fées n’existent pas, mais leur absence permet plutôt de remettre les choses en perspective, pour le mieux, grâce à la distance entre deux individus. Au final, malgré les défis, si l’amour n’existait pas, il y aurait un grand absent; une ligne directrice à nos vies. Il est facile de se reconnaître dans cette constatation. Dans cette série de regards intimes, Bado affirme pleinement sa relation avec la musique sur le titre du même nom. En plus d’être la chanson où la rythmique des musiques du monde rayonne grâce à une immense ligne de basse, « La musique » offre un savoureux refrain en espagnol. Bado étant une véritable citoyenne du monde, l’écriture de chansons lui permet de rassembler les gens, dans tous les aspects de sa démarche. Après tout, y a-t-il un plus beau but commun qu’un air mémorable? Quelques extraits de Bado en spectacle témoignent de sa forte présence scénique. Elle se laisse habiter par ses chansons, afin de leur donner un tout autre souffle, et la spontanéité du concert lui permet de soulever ses chansons à bout de bras. En spectacle, sa voix et sa personnalité servent ainsi d’invitation à plonger dans le terrain de jeu qu’elle a défini. Sa voix porte les chansons à leur plein potentiel. En tant qu’interprète, elle arrive à combiner la force de son chant à sa présence où elle habite pleinement chacun des titres. Le résultat est complet. Avec honnêteté et réalisme, Kelly Bado défriche petit à petit sa place parmi les auteurs-compositeurs-interprètes de la francophonie canadienne. Dans ce contexte, la présence de sa voix rayonne à tous les niveaux de son offre. En accordant la même importance à la personnalisation de ses textes et à la livraison de ceux-ci, tant au chant qu’en musique, Bado possède une longueur d’avance sur ses contemporains en ayant réussi à laisser un imposant degré d’individualité sur ses chansons.

Jean-Étienne Sheehy jesheehy.com

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Entrevue


La Manitobaine nous raconte comment elle arrive à chanter en lingala, une langue du Congo, et elle nous parle du sentiment d’accomplissement ressenti lorsqu’elle arrive à inspirer et influencer les étrangers avec son art.

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