Kasperzick


Winnipeg, Man.

Quelques années avant son arrivée au Canada, en 2011, Jonathan avait entrepris des études en musique avant de délaisser celles-ci au profit d’un cheminement plus autodidacte, lui offrant davantage de liberté.

Il lance en 2012 son premier mini-album (EP), La story volume 1, comprenant quatre chansons. Représentant le Manitoba lors du gala Chant’Ouest 2014, il met la main sur le Prix SOCAN de la chanson primée pour sa pièce « Viens ce soir », en plus d’être choisi pour représenter l’Ouest canadien au Festival international de la chanson de Granby.

Deux autres mini-albums plus tard, La story volume 2 et 50/50, le dernier lancé en septembre 2015, le Winnipégois collabore maintenant à Montréal avec l’ingénieur de son Thomas Lapointe, qui a notamment travaillé avec Corneille, Karim Ouellet et Loud Loud J.

Kasperzick enregistre présentement son prochain album, qui devrait être lancé d’ici le début de 2017.

Winnipeg Toronto 2,225 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

KASPERZICK À WINNIPEG

Métissage culturel


Kasperzick nous accueille dans les rues de son quartier francophone de Winnipeg, Saint-Boniface. On y admire la cathédrale qui, comme son cimetière, est un endroit qui l’inspire et l’invite à la méditation. On visite l’Université de Saint-Boniface, où il a fait ses études, ainsi que le Centre culturel franco-manitobain qui a été témoin de sa première prestation sur scène qu’il qualifie lui-même de… catastrophique.

entre Kinshasa et Winnipeg

Jean-Étienne Sheehy

À l’ouest du Québec, une vague d’artistes émergents témoigne de la nouvelle réalité francophone canadienne, avec Kasperzick comme exemple. Celui-ci possède un immense atout dans sa poche, en étant à la fois originaire de Kinshasa en République démocratique du Congo et de Winnipeg, au Manitoba. 

Le choc des origines s’entend au long de ses morceaux, car il fait du rap au pays de Daniel Lavoie et du Festival du Voyageur. L’un des rares artisans du milieu hip-hop en français à l’extérieur du Québec, il débarque avec une approche plus traditionnelle que Radio Radio ou Arthur Comeau, en étant toutefois plus introspectif que Shawn Jobin.

Quand l’orchestre synthétisé et les coups de percussions saccadés s’entremêlent dans l’introduction de « On vise la victoire », on comprend que pour Kasperzick, viser la victoire, c’est plutôt la réalisation d’un morceau rassembleur et épique. Il n’y a pas de grandes quêtes chez lui, car il possède une cible bien précise. Si la production évoque la tradition hip-hop francophone, l’artiste franco-manitobain offre immédiatement son refrain de manière chanté, la voix dans le auto-tune, comme dans les grandes productions américaines.

Il faut attendre qu’il ramasse le micro d’une main pour rapper afin de saisir la portée de sa livraison rythmique. L’enchaînement est convaincant et le MC possède toute la confiance nécessaire pour tenir ses chansons à bout de bras. Personne ne pourra arriver à le convaincre de laisser tomber le microphone et devenir un quidam comme monsieur et madame Tout-le-monde qu’il croise dans les rues de Winnipeg. Kasperzick ne vit que pour la musique.

Ce dernier n’a d’ailleurs pas la langue dans sa poche; sur « Prophétie » il utilise un langage plus coloré afin de s’assurer de la précision de son message, « les deux doigts bien en l’air ». Kasperzick n’hésite pas non plus à flirter avec les musiques pop sur « Faire de toi », une chanson d’amour où il dévoile une facette plus romantique de son personnage, en affirmant sans détour « Je veux faire de toi ma wife, baby ».

Le rap occupe une place centrale dans sa démarche, car il s’inspire de codes très présents du côté plus commercial de la scène rap : l’amour, les critiques et le quotidien prennent vie dans les textes de Kasperzick. À l’écoute de sa discographie, on souhaite entendre ce qu’il va arriver quand il osera  s’approprier ces thématiques afin d’y apposer sa griffe. Cela n’est qu’une question de temps. 

Deux titres ressortent particulièrement du lot parmi les morceaux de Kasperzick. Sur « 3h00 à Winnipeg », il offre une rare incursion dans la langue de Molière et en terrain urbain dans la capitale manitobaine. De prime abord, le thème semble dur et rude, mais le MC l’aborde avec franchise en évoquant le côté plus sombre de la ville, pour soudainement tourner le sujet en dérision; s’il parle de marijuana, c’est surtout, car au final, il cherche un restaurant où assouvir sa faim. 

Puis, « Maman » offre un hommage bien senti à la mère de Kasperzick. On retrouve même ici un rare élan de vulnérabilité et d’intimité à l’intérieur des quelque trois minutes de cette chanson. « On le sait très bien, c’est toi qui m’aimes pour de vrai, j’ai jamais eu le courage de te l’avouer». En plus d’avoir maîtrisé l’art de l’hameçon mélodique, ce titre offre l’une des productions les plus solides du Franco-Manitobain, car son refrain reste en tête.

Kasperzick possède beaucoup de fougue et de dynamisme. Une de ses plus grandes réussites est d’être arrivé à immortaliser cela à l’intérieur de ses musiques avec conviction. Il y aura certains compromis nécessaires afin d’assurer la suite, mais à défaut d’être arrivé à bon port, il possède une solide longueur d’avance.

Jean-Étienne Sheehy jesheehy.com

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En coulisses avec Kasperzick


Voyez Kasperzick sous différents angles dans les coulisses du studio de Balade à Toronto, en tournant (littéralement!) avec votre téléphone pour profiter de l’effet à 360 degrés, ou en utilisant la souris de votre ordinateur. Vous ne pourrez pas visionner le tout sur votre téléphone sans passer par l’application Facebook. Veuillez aussi noter que les fureteurs Safari et Explorer ne soutiennent pas la vidéo 360. Cliquez ici pour y accéder.

Entrevue


Kasperzick aborde ses premiers pas en rap, et il nous parle de l’endroit où il a grandi ainsi que de son arrivée à Winnipeg, qui a été l’élément déclencheur pour la poursuite d’une carrière en musique.

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