Arthur Comeau


Meteghan, N.-É.

J’aime beaucoup la musique. J’ai fait un pacte avec moi-même quand j’étais très jeune de ne jamais abandonner la musique, mais quand tu as cette passion-là, les gens veulent abuser de toi, parce que t’as besoin de quelqu’un qui aime vraiment la musique pour faire de l’argent avec la musique. – Arthur Comeau

Arthur lance ¾, son premier album solo, en 2014. Non conventionnel, cet album aux nombreuses influences, du rap à la musique acadienne et électronique, a été lancé avec l’étiquette de disques indépendante de Québec P572. On y retrouve des collaborations avec plusieurs artistes, dont Karim Ouellet, Georgette Leblanc et Anita Alvarez de Toledo. Son deuxième album solo, Prospare, est lancé à l’été 2015 et sera suivi de Planète Clare en 2016, troisième et dernier volet du triptyque musical amorcé en 2014.

Maintenant de retour aux sources au bord de l’eau en Nouvelle-Écosse, Arthur travaille aussi à mettre sur pied sa maison de disques Tide School, qui agira tel un incubateur pour des artistes émergents.

Meteghan Toronto 1,607 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

Arthur Comeau à Meteghan

Partir pour mieux revenir


Arthur Comeau nous accueille chez lui à Meteghan, dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse, où il est retourné vivre après quelques années dans le tumulte des grandes villes. On s’arrête dans les locaux de la CIFA, une radio communautaire qui joue un rôle important pour les musiciens de la région, et on visite le chalet construit par son grand-père, où Arthur demeure maintenant.

En solo, mais jamais seul

Émilie Côté

Arthur Comeau, ou encore Nom de Plume. Vous le connaissez sans le savoir, car c’est à lui qu’on doit les rythmes de Radio Radio qui collent à la peau et aux oreilles.

Depuis quelque temps, le beatmaker fait cavalier seul en poursuivant sa mission d’accompagner d’autres artistes au meilleur de lui-même.

 « Je suis à Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, lance-t-il au bout du fil. Je suis en train de construire un studio là-bas, à trois heures de route d’Halifax. »

C’est là qu’il a reçu et coaché son protégé, Pierre Kwenders, avant que le Québécois d’origine congolaise n’obtienne une nomination au gala des prix Juno dans la catégorie du meilleur album de musique du monde en 2015. « J’ai commencé à travailler avec lui alors qu’il chantait dans une chorale. Nous avions un ami en commun, raconte Arthur Comeau. Je veux développer des artistes et pas juste les enregistrer. J’aime qu’on partage une vision ensemble. » 

Arthur Comeau a quitté Radio Radio par soif de liberté et pour explorer de nouveaux horizons musicaux. « Un break-up, ça n’arrive pas du jour au lendemain », lance-t-il.

« Dans l’ombre, tu peux bouger plus vite, poursuit-il. Il y a plus de liberté de création, car tu n’as pas de précédents et un nom que tu live up to. Tu deviens moins une caricature et victime de ton propre style. »

Arthur Comeau a lancé en mars 2014 un premier album solo, intitulé ¾. Il a laissé go wild sa création avant de bâtir des titres dansants. Arthur Comeau a fait du ping-pong entre le jazz, la musique du monde, le soul, l’électro et le hip-hop. Il a reçu l’ami Karim Ouellet pour la chanson au succès d’estime « Allergic à la Jinxx ».

« Le deuxième album sera plus raffiné, annonce-t-il, en parlant de Prospare, qui sort en août 2015, toujours avec l’étiquette de disques P572. J’ai redécouvert la guitare sans laisser derrière mon style habituel. »

Prospare rendra hommage à la beauté de la langue acadienne avec un livre de photos en annexe. Comeau y joue avec les codes. Résultat : du hip-hop expérimental. « La maison est orthodoxe, mais elle se tient debout », illustre-t-il.

Rappelons que Prospare constitue le second volet d’un triptyque amorcé par ¾ et qui sera suivi par Planète Clare en 2016. « À partir des fondations de ¾, Prospare sert de maison pour le big event que sera Planète Clare », indique Arthur Comeau. 

Le D.J.-auteur-compositeur-interprète n’est pas un artiste solo, précise-t-il. Comme tous les autres musiciens par ailleurs. « Y’a personne qui travaille tout seul », lance-t-il.

Un D.J. avant tout

En juin 2015, c’est sous son nom de D.J. Nom de Plume qu’Arthur Comeau a précédé Win Butler d’Arcade Fire aux platines au spectacle de clôture de C2Mtl, la conférence montréalaise sur le commerce et la créativité.

L’école musicale d’Arthur Comeau fut la culture des D.J. « J’avais une table tournante », raconte-t-il.

À l’époque, un dénommé Dana Jarvis lui a servi de mentor dans son bled de la Nouvelle-Écosse. « Il m’a dit : tu sais que tu es bon quand les gens volent tes mixtapes. »

Près de 20 ans plus tard, Arthur Comeau anime une émission de radio hebdomadaire, dont les podcasts sont disponibles.

Autre projet qui lui est cher : sa maison de disques Tide School, située dans le village de Meteghan, titre d’un extrait lancé l’an dernier. Arthur Comeau entend s’inspirer de l’approche de Motown, qui s’occupait de ses artistes de « A à Z », des costumes aux chansons en passant par l’apprentissage des règles de bienséance.

« Il y avait une signature Motown », indique-t-il.

 « L’idée d’avoir un studio, c’est vraiment de pouvoir travailler avec plein de gens et d’ouvrir des portes à des gens. » 

Le public ne sait jamais ce que le futur d’Arthur Comeau lui réserve. « Je suis là où tu ne m’attends pas. Je suis un artiste. N’importe quoi dans le domaine du son et de l’image m’intéresse », conclut-il.

Émilie Côté

Journaliste tous azimuts à La Presse avec un lourd penchant pour la couverture musicale.

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Voyez Toronto d’un œil acadien, grâce à un montage de photos de la visite d’Arthur Comeau.

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