Caroline Savoie


Dieppe, N.-B.

Ce n’était pas vraiment mon genre. J’avais peur de me perdre là-dedans, la machine, etc. J’aime chanter mes propres tounes. Je ne le ferais pas deux fois, mais j’ai rencontré beaucoup d’amis. Le plus difficile, c’était de faire des tounes qui ne me représentaient pas à 100 %. Ça m’a appris à prendre les choses au sérieux, à gérer mon stress et […] à développer une éthique de travail. Mais quand j’ai été éliminée, j’étais contente. C’est arrivé à la bonne place. De cette participation à l’émission de télé-réalité est née une collaboration tout aussi rêvée qu’inattendue avec Jay Newland (qui a entre autres travaillé avec Eric Clapton, Norah Jones et Stevie Wonder). C’est d’ailleurs Jay qui signe la réalisation de son prochain album lancé à l’automne 2016 sous l’étiquette Spectra Musique, un opus qui comprend entre autres une reprise de Bob Dylan, un artiste qu’elle affectionne tout particulièrement.

Dieppe Toronto 1,540 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

CAROLINE SAVOIE À DIEPPE

Une histoire de famille


L’équipe débarque à Dieppe, une ville francophone en banlieue de Moncton, au Nouveau-Brunswick. On accompagne Caroline au studio d’enregistrement de ses tout premiers mini-albums et à la salle de spectacle où elle a lancé son premier disque. Ensemble, on retourne dans les corridors de son école secondaire avant de s’offrir une visite au nid familial.

La voix d’or

Pascal Raiche-Nogue

Des artistes comme Caroline Savoie, on peut les compter sur les doigts d’une main en Acadie. C’est une perle rare, un trèfle à quatre feuilles.

Elle était encore adolescente lorsqu’elle a commencé à faire tourner des têtes au Nouveau-Brunswick, il y a quelques années. On a vite vu qu’elle avait un talent exceptionnel. Ça crevait les yeux. Ou plutôt les oreilles.

À l’époque, on était déjà pris de court par sa voix puissante. On se demandait comment des tons si sablés, chauds et puissants pouvaient sortir d’une si jeune artiste.

Son talent brut lui a rapidement ouvert des portes en Acadie et ailleurs. 

Le concours de chanson pour les élèves du secondaire au Nouveau-Brunswick, Accros de la chanson, l’émission télévisée française The Voice, le Festival international de la chanson de Granby. Des prix à ne plus savoir quoi en faire, des centaines de concerts, des tonnes de compositions. 

Appuyée par son père, Rodrigue, elle a progressé à un rythme fou. Ce papa poule et gérant dès les premières heures, dont la présence lors d’entrevues et d’à peu près tous ses engagements professionnels se fait sentir, lui a été d’un précieux soutien. 

Des passeurs culturels ont tout de suite vu qu’elle avait du potentiel à revendre et une maturité exceptionnelle. Diffuseurs, journalistes et gérants s’entendaient pour dire qu’elle irait loin. 

Bien peu d’artistes suscitent autant d’intérêt à un si jeune âge. L’Acadienne Lisa LeBlanc et ses compatriotes des Hay Babies ont elles aussi percé à un jeune âge. Comme par hasard (ou pas), elles sont toutes passées par le concours Accros de la chanson, qui est devenu une véritable pépinière de talent au Nouveau-Brunswick. 

Les deux premiers mini-albums (EP) de Caroline étaient léchés. De belles cartes professionnelles pour l’aider à se faire remarquer.

Mais les orchestrations lourdes de ses premières propositions ne lui collaient pas à la peau. C’était trop produit. Et, parfois, trop c’est comme pas assez. À trop vouloir fertiliser une fleur, on finit par l’étouffer.

Depuis, bien des choses ont changé. Son passage dans le studio de l’Américain Jay Newland, qui a collaboré avec les géants Norah Jones, Stevie Wonder et Eric Clapton en plus de remporter un tas de prix Grammy. 

Cela lui a fait le plus grand bien. Quelque part entre l’Acadie et New York, elle s’est départie de la lourdeur qui plombait ses premiers enregistrements.

Caroline Savoie a toujours sa voix d’or, évidemment. C’est son plus grand atout. Et elle semble aujourd’hui avoir trouvé sa voie.

La beauté brute de sa voix, qui avait quelque peu été reléguée au second plan par des arrangements pop sur ses premiers enregistrements, crève l’air dans son nouvel album.

C’est maintenant clair comme de l’eau de roche que ses chansons n’avaient pas besoin de fioritures et d’un tas d’instruments pour nous faire vibrer.

Parce qu’au final, ce qui fait la force de Caroline Savoie, c’est qu’elle peut nous ensorceler armée seulement de sa guitare.

Même lorsque des musiciens l’accompagnent, elle occupe toute la place. On ne peut pas ne pas l’écouter. Quand elle est sous les projecteurs, tout s’arrête. 

Quand elle chante, tu te tais et tu te laisses envelopper par sa musique. C’est ce qui l’avait fait découvrir il y a quelques années. C’est toujours ce qui fait tout son charme.

Côté paroles, elle a aussi fait un bout de chemin ces dernières années. Ses textes sont moins forcés, plus simples. L’expérience, les ateliers d’écriture et les formations ont vraisemblablement porté leurs fruits. L’aide de collaborateurs n’a sûrement pas fait de tort non plus.

On a pas mal moins l’impression d’écouter une vieille âme nous raconter des histoires d’adolescente, des anecdotes. Elle n’a rien perdu de son romantisme, mais ses propos sont mieux arrimés à sa voix.

Caroline Savoie cogne aujourd’hui à la porte des grands. Si elle continue sur sa lancée, on ne pourra plus dire pendant longtemps qu’elle est une artiste en émergence.

On va cligner des yeux et on réalisera qu’on entend sa musique dans les cafés et dans les restos un peu partout dans le monde francophone.

Et les gens de la région de Moncton la regarderont aller. Ils se diront qu’ils sont chanceux d’avoir vu naître la carrière de Caroline Savoie et d’avoir découvert cette perle avant les autres. 

Pascal Raiche-Nogue www.acadienouvelle.com

Chef de bureau aux affaires publiques de l’Acadie Nouvelle.

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En coulisses avec Caroline Savoie


Voyez Caroline Savoie sous différents angles dans les coulisses du studio de Balade à Toronto, en tournant (littéralement!) avec votre téléphone pour profiter de l’effet à 360 degrés, ou en utilisant la souris de votre ordinateur. Vous ne pourrez pas visionner le tout sur votre téléphone sans passer par l’application Facebook. Veuillez aussi noter que les fureteurs Safari et Explorer ne soutiennent pas la vidéo 360. Cliquez ici pour y accéder.

Entrevue


L’Acadienne de Dieppe nous confie les caractéristiques qu’elle recherche dans une bonne chanson, et elle nous parle du caractère noir ou blanc de sa personnalité et du côté éphémère de la notoriété liée à sa participation à l’émission The Voice.

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